Monnaie kanak.
Coutume. © David Sansen
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COUTUME Le mot coutume est utilisé pour désigner les règles, transmises oralement, qui régissent les moindres gestes quotidiens comme les événements les plus impor- tants. Les dons et contre-dons soutenant les paroles sont soigneusement ajustés en qualité et en quantité suivant l occasion, les plus prestigieux consistant en monnaie kanak. Grands chefs et chefs ont autorité sur les districts coutumiers regroupant des tribus formées d un ou de plusieurs clans. Les districts sont représentés au sein des conseils de huit aires coutumières nommant deux représentants chacune au Sénat coutumier. La tribu intègre des bâtiments religieux et
des maisons modernes. Les robes mission, très colorées, sont toujours
à la mode. La langue française est prati- quée partout. Beaucoup de Kanak habitent en appartement ou en pavillon dans le Grand Nouméa, mais le lien à la tribu est
toujours très fort. Le mot Kanak
Déformation du mot ancien Canaque, utilisé péjorative-
ment au cours des temps coloniaux,
il est adopté par la mouvance indépendan- tiste et légalisé par les accords de
Matignon pour représenter les Mélanésiens du pays. Le geste coutumier Tous les clans kanak sont
intimement liés à un lieu particulier, jalonné de repères légendaires, d endroits sacrés ou tabous. Partout,
en terre kanak, nous sommes chez quelqu un.
En dehors des cadres touristiques, il est possible, parfois impératif, de marquer le respect pour cette spécifi cité en posant sur la natte ou sur la table un présent pour accompagner le bonjour et l exposé de ses intentions : natte de bonjour, coupon d étoff e, vivres, petit billet, etc. On appelle cela faire la coutume. Simplicité et sincérité sont appréciées. Dire un mot d excuse quand on arrive les mains vides, c est aussi une coutume.
Coutume à Moindou.© GT
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