LES ARTS

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ARTS PREMIERS Les flèches faîtières, très particulières, mais aussi les chambranles, seuils, linteaux et parfois poteaux des cases kanak portent la représen- tation d un ancêtre. Bien loin de la notion d art moderne, ils permettent la communion entre deux mondes intriqués : celui des morts et celui des vivants. Les objets rituels, symboliques ou utilitaires : éléments de parade, instru- ments de musique, armes, objets d échange , étaient, et parfois le sont encore, réalisés avec une extrême minutie. Ils sont essentiellement consti- tués de matériaux naturels : bois, fibres, noix de coco, bambous, coquillages, poils de roussette, jade, nacre... Plus proches de l art figura- tif, les gravures sur bambou décrivent des événements ou des scènes de la vie tradi- tionnelle. Certaines évoquent l arrivée de gigantesques pirogues et les débuts de la coexistence avec les nou- veaux arrivants vêtus de façon si étrange.

Si l art kanak ancien est aujourd hui dispersé dans la plupart des musées ethnographiques du globe, le musée de Nouvelle-Calédonie, à Nouméa, en possède la plus riche collection. Infos www.museenouvellecaledonie.nc Aux antipodes, à Paris, on peut admi- rer également de très belles pièces au musée du Quai Branly. Infos www.quaibranly.fr La galerie Lec Lec Tic (La Promenade), à Nouméa, expose parfois des créations contemporaines d inspiration tradition- nelle. D autre part, vous trouverez lors de vos balades à travers le pays de nom- breux sculpteurs perpétuant la tradition avec plus ou moins de fantaisie.

Collection du musée de Nouvelle-Calédonie.

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Flèche faîtière, au centre culturel Tjibaou.

Te Pû 2016, bambou gravé de Paula Boi Gony.